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Li fel d’anemis (cas-sujet singulier ; li felon d’anemi, cas-sujet pluriel)[1]. Cf. aujourd’hui ; : ce fripon de valet et autres expressions semblables ; car de peut dépendre aussi d’un substantif qui précède.

Construction du comparatif

L’ancien français construit le comparatif avec que, comme le français moderne.

Ex. :

Plus se fait fiers que lion ne liépart (Rol., 1111.)
Il se fait plus fier que lion ni léopard.
Plus aimet Dieu que trestot son lignage. (Alexis, 250.)
Il aime Dieu plus que tout son lignage.

Mais l’ancien français peut construire aussi le comparatif avec de, devant des substantifs, des pronoms, et — comme aujourd’hui — devant des noms de nombre.

Ex. :

N’avez baron qui mielz de lui la facet. (Rol., 750.)
Vous n’avez pas de baron qui forme mieux l’avant-garde que lui (Ogier de Danemark).
Meillors vassals de vos onques ne vi. (Rol., 1857.)
Jamais je ne vis de meilleurs vassaux que vous.
Meillor vassal de lui ja ne demant. (Rol., 3377.)
Jamais je ne chercherai, je ne demanderai de meilleur vassal que lui.

Sur l’emploi du superlatif formé avec le plus, le moins, le mieux sans article, cf. supra, Article.

Le comparatif d’égalité se construit avec come, qui est

  1. Tous ces exemples sont donnés par Tobler, Vermischte Beitraege, I (1ere éd.), p. 113.