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Quelques vers plus haut on trouve d’ailleurs :

Ço set hom bien que je suis tis parastre. (v. 287)
On sait bien que je suis ton parâtre.
Qui que s’en aut[1], sachiez je remandrai. (Aimeri de Narbonne.)
Qui que ce soit qui s’en aille, sachez que je resterai.

Enfin l’ancienne langue pouvait aussi omettre la conjonction que devant une proposition consécutive.

Ex. :

Donc out tel doel, onques mais n’out si grant. (Rol., 2223.)
Alors il eut une telle douleur que jamais il n’en eut d’aussi grande.

Quatre vers plus haut on trouve :

Si grant doel out que mais ne pout ester.
Répétition de la conjonction que.

Il n’est pas rare, dans une proposition complétive, que la conjonction que soit répétée après une phrase placée en incise.

Ex. : Sachiez que, si Dieus vueut, que tuit morrons.

Propositions interrogatives indirectes

Elles commencent par un pronom interrogatif (qui, nul, etc.), par un adverbe interrogatif (come, coment), ou par une conjonction, en particulier par si. Le mode est l’indicatif, comme dans la syntaxe moderne. Mais on trouve souvent le subjonctif : il correspond dans ce cas

  1. Subj. prés., 3e p. sg., du verbe aler ; aut = alt, avec vocalisation de l.