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un substantif indéterminé : en ancien français, comme en latin, le substantif pouvait être déterminé.

Quatre homes i tramist arméz
Qui lui alassent decoller. (Saint Léger, 37.)
Il y envoya quatre hommes armés pour aller lui couper le cou.

On trouve, comme dans la syntaxe moderne, le subjonctif après une proposition principale négative ou interrogative.

Ex. :

N’avez baron qui mielz de lui la facet. (Rol., 750.)
Vous n’avez pas de baron qui la forme (l’avant-garde) mieux que lui.

Dans les phrases comme : N’i at celui n’ait poor de sa vie (Aimeri de Narbonne, 1089.), la construction est la même, malgré l’omission du relatif. Cf. supra.


Quand un superlatif sert d’antécédent au pronom relatif, le verbe de la subordonnée est au subjonctif ou à l’indicatif, comme dans la langue moderne, suivant la nuance qu’on veut exprimer. Seulement encore ici la langue du moyen âge a plus de liberté que la langue actuelle.


Les pronoms relatifs indéfinis qui qui, que que, etc., se construisent avec le subjonctif.

Ex. :

Que mort l’abat, qui qu’en plort o qui’n riet. (Rol., 3354.)
Il l’abat mort, qui que ce soit qui en pleure ou qui en rie.
Ambure ocit, qui quel blasmt ne le lot. (Rol., 1589.)
Il les tue tous les deux, quel que soit celui qui le blâme ou le loue.
Qui que·ls rapelt, ja nen retorneront. (Rol., 1912.)
Qui que ce soit qui les rappelle, jamais ils ne retourneront.