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- Si nous voyions Roland... ensemble avec lui nous y donnerions de grands coups.
- S’i fust li reis, n’i oüssons damage. (Rol., 1717.)
- Si le roi y était, nous n’y aurions pas de dommage.
- Se·m creïssez, venuz i fust mis sire. (Rol., 1728.)
- Si vous m’aviez cru, mon seigneur y serait venu.
- S’altre·l desist, ja semblast grant mençonge. (Roi., 1760.)
- Si un autre l’avait dit, cela semblerait un grand mensonge.
- E s’il volsist, il l’eüst mis a pié. (Cour. de Louis, 1095.)
- Et s’il avait voulu, il l’aurait renversé.
- Vos l’eüssiez destruit, se vos eüst pleü. (Aye d’Avignon, 3732.)
- Vous l’auriez détruit, si cela vous avait plu[1].
- Imparfait ou plus-que-parfait de l’indicatif dans la proposition conditionnelle (construction moderne). Cette combinaison n’apparaît guère qu’au xiie siècle ; elle paraît inconnue à la plus ancienne langue.
Ex. :
- S’il le saveit, vos seriés vergondé. (Huon de Bordeaux, 4003.)
- S’il le savait, vous seriez honni.
- S’or vos aloie lor terre abandonner,
- Tuit gentil home m’en devroient blasmer. (Raoul de Cambrai, 839.)
- Si maintenant j’allais vous abandonner leurs terres, tous les gentilshommes m’en devraient blâmer.
- Emploi du conditionnel dans la proposition conditionnelle (construction rare).
- ↑ L’emploi de deux plus-que-parfaits du subjonctif est assez rare. Brunot, Histoire de la langue française, I, 255.