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mourir plutôt que de ne pas aller le tuer ; mielz vueil morir que ja fuiet de champ (Ibid., 2738) : j’aime mieux mourir plutôt que de ne pas le voir quitter le champ de bataille, le subjonctif n’est pas amené par la locution mieux que, mais par le verbe de la proposition principale sous-entendu devant la subordonnée : je veux plutôt mourir que je ne veux que j’aille le tuer.

Comme dans les propositions complétives, la conjonction que peut être omise, mais plus rarement, dans les propositions comparatives.

Ex. :

Miex vodroie estre a cheval traïnée
De vostre corps fusse jamais privée (Girard de Viane, Tarbé, 40.)
J’aimerais mieux être traînée par un cheval plutôt que d’être privée de vous.

Dans la locution pas plus que si, l’ancien français peut supprimer si ; le verbe de la subordonnée, au subjonctif imparfait, équivaut alors à une proposition conditionnelle sans conjonction ; cf. supra.

Ex. :

Ne·t conoisseie plus c’onques net vedisse. (Alexis, 435.)
Je ne te connaissais pas plus que si je ne t’avais jamais vu.

Au lieu de que dans le second terme de la comparaison on trouve souvent que ce que.

Ex. : Ele ameroit mieus que il fust mors que ce que il feïst un pechié mortel. (Joinville, 7.)

Ce peut être supprimé et on a alors : que que.

Ex. : Je ameroie mieus que uns Escoz venist d’Escosse... que que (= plutôt que) tu le gouvernasses mal (Joinville, 21.)