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Ta pauvre mère, qui est si dolente, tu l’aurais réconfortée. Cher fils, quel bonheur si tu y étais allé !
Buer creümes ier vostre los. (Chr. de Troyes, Erec, 1226.)
Nous eûmes bien raison hier de croire votre conseil.
Dame ! certes buer fustes née ! (Erec, 3403.)
Dame, certes vous êtes née sous une bonne étoile.
Dont.

Dont, adverbe d’interrogation, signifie, conformément à son étymologie (de unde), d’où, et s’emploie avec ce sens.

Ex. :

Dont venez-vous ? D’où venez-vous ?
El regne dont tu fus. (Rol., 1961.)
Au royaume d’où tu étais originaire.
Si ne sai dont vos est venue
Tel pensée... (Chast. de Vergi, 164.)
Je ne sais d’où vous est venue telle pensée.

On trouve encore dans Rabelais : Dont es-tu ? Dont viens-tu ? Cet emploi est d’ailleurs encore connu au xviie siècle[1].

Pour l’emploi des adverbes , y, en en fonction de pronoms, cf. supra.

Pour l’emploi de en avec les verbes, cf. supra, et Meyer-Lübke, Grammaire des langues romanes, III, § 477.

Adverbes de négation

La négation est exprimée dans la plus ancienne langue par la négation simple nen[2] (lat. non) devant une voyelle[3], ne devant une

  1. Cf. Haase, Synt.fr., § 37 A.
  2. Cf. la négation nen il devenue nennil et nenni ; cf. supra, Morphologie.
  3. Quelquefois n’.