Le groupe l’r intercale un d ; il en est de même pour le groupe lv’r où le v est tombé, et d’autres groupes où l est en contact avec r.
Ex. : tollere, toll’re > toldre ; molere > moldre, moudre ; absolvere > absoudre ; resolvere > résoudre. Cf. *fulgurem > foudre.
Pour le groupe t’l, cf. supra, au traitement de t.
Pour *vetulum, cf. supra, au traitement de cl.
L mouillée : cl, g’l, lj, à l’intérieur d’un mot, deviennent l mouillée (écrite ll et ill, comme dans fille, mouiller).
Ex. :
- *solic’lum > soleil ;
- *somnic’lum > sommeil ;
- vermic’lum > vermeil ;
- vigilare > veiller ;
- paleam, paliam > paille ;
- maculam > maille ;
- filiam > fille.
L vocalisée : l s’est vocalisée devant consonne après a, e, i, o ; après u elle disparaît (pulicem > puce).
Ex. :
- malvam > mauve ;
- albam > aube ;
- altam > haute ;
- talpam > taupe ;
- Aldam > Aude ;
- falsum > faux ;
- capillos > chevels, cheveux ;
- illos > els, eux.
Les pluriels des noms en el, al ont été formés ainsi : cheval + s > chevaus, chevel + s > cheveus ; uels > ieus, yeux : le signe abréviatif de us des manuscrits a été pris pour x et cette lettre est ainsi devenue dans les mots en al, el, etc., le signe du pluriel.
Cette vocalisation de l s’est produite aux xie-xiie siècles sans qu’on puisse fixer d’une manière précise la date de ce changement ; mais il semble que la vocalisation était commencée, pour certains mots et dans certains dialectes,