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Mais il se produit une dissimilation de n en l dans les mots suivants, où deux syllabes consécutives commencent par n.


Ex. :

  • Bononiam > Boulogne ;
  • *orphaninum > orphelin ;
  • *gonfanonem > gonfalon.


Groupe n’r : un d s’intercale.

Ex. : venerisdiem, ven’risdiem > vendredi ; cinerem, cin’rem > cendre ; ponere, pon’re > pondre ; tenerum, ten’rum > tendre ; generum > gendre.

Les parfaits vindrent, tindrent (3e pers. plur.) existaient encore au temps de Vaugelas.

Dans les verbes en -ángere, -éngere (-ingere), -úngere le groupengr est traité comme n’r : plaindre, enfreindre, ceindre, peindre, poindre, joindre, etc.


Les groupes gn, ng à l’intérieur d’un mot donnent n mouillée (écrite gn, et quelquefois ign).

Ex. : agnellum > agneau ; fingentem > feignant (écrit fainéant par une fausse étymologie) ; plangentem > plaignant ; jungentem > joignant ; cf. plus haut, traitement de g.

Pour le groupe ni cf. la fin du consonantisme.


N finale d’un mot disparaît devant s.

Ex. : jorn (cas régime singulier), mais jors (cas sujet singulier et cas régime pluriel ; diurnus, diurnos) ; de même furnum > forn, furnus ou furnos > fors ; ivern et ivers, etc.

Liquides : L, R

L initiale se maintient, sauf dans niveau pour liveau (de libellum).