Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/141

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cause du caractère tout particulier qu’on a voulu lui attribuer. Voici du reste une communication officielle propre à trancher nettement la question de nouveauté qui se rattache à la maladie qui a sévi cette année en Europe, en établissant que cette maladie, ou une maladie à peu près semblable, est endémique dans les Cordillères, la patrie originaire de ce tubercule.

M. le colonel Acosta écrivait à M. Boussingault sur la maladie des pommes de terre dans la Nouvelle-Grenade[1]. « La maladie dont les pommes de terre sont atteintes sur le plateau de Bogota, dans les années pluvieuses, et même tous les ans dans les lieux humides et marécageux, est une espèce de champignon ou excrescence qui se développe sur différents points, et qui corrode plus ou moins profondément ces tubercules. Cependant, ce qui reste après avoir été les parties gâtées, est encore employé comme aliment, quoique cette substance soit alors loin d’être aussi bonne, comme nourriture, que le sont les pommes de terres saines.

Vous savez mieux que moi, que les pommes de terre sont indigènes sur les plateaux des Andes, et je ne doute point que la maladie dont je vous ai parlé a toujours été connue ; mais jamais les Indiens n’en sont alarmés, quoiqu’ils se nourrissent principalement de pommes de terre.

  1. Académie des Sciences de Paris, séance du 17 novembre 1845.