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Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/158

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les parties attaquées par la coloration roussâtre qu'elles ont acquise ; l'odeur prononcée de champignon qu'elles dégagent, rappelle cette odeur caractéristique qu'exhalaient, en 1843, les pains de munition si rapidement altérés par une végétation cryptogamique extraordinaire.

Partout où ces apparences se manifestent, le tissu est amolli et se désagrége plus facilement que dans les parties saines, blanchâtres et fermes.

Des tranches très minces, observées sous le microscope, laissent voir aux limites de l'altération progressive un liquide offrant une légère nuance fauve qui s'insinue dans les méats intercellulaires ; ce liquide enveloppe graduellement presque toute la périphérie de chacune des cellules ; dans les parties fortement attaquées, il a tantôt augmenté, tantôt détruit l'adhérence des cellules entre elles, ce qui explique la désagrégation facile des tissus en ces endroits.

Un grand nombre de cellules, envahies par le liquide, conservent leurs grains de fécule intacts.

Lorsque la dislocation des cellules a fait certains progrès dans la masse, le tissu devient pulpeux, semifluide ; il suffit de le toucher avec le bout arrondi d'un tube pour enlever ce qui convient à l'observation microscopique ; parvenue à cet état de dislocation, la substance est blanchâtre ou de couleur brune plus ou moins foncée ; presque toutes les cellules sont déchirées, désagrégées même parfois et ne laissant voir