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Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/161

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piques, à l'aide desquelles il a pu reconnaître un lacis filamenteux, de couleur jaune oranger, qui enveloppe les grains de fécule.

M. Payen a reconnu, par l'analyse, l'analogie de composition qui existe entre ce parasite et les autres champignons[1] ; ainsi il a trouvé dans le premier 9,75 d'azote pour 100, tandis que le champignon de couche en contient 9,78.

Les cellules envahies par les portions avancées du champignon, sont remplies de grains de fécule normale, enserrés dans les mailles du réseau qui s'est développé à l'intérieur ; mais, entre ces parties plus pénétrantes d'un côté, l'épidémie et le tissu herbacé d'autre part, qui ne contenaient jamais d'amidon, se trouve une couche plus ou moins épaisse de tissu offrant des cellules plus ou moins complètement vidées de leur fécule ; M. Payen explique par-là l'opinion des observateurs qui ont admis la disparition de la fécule par l'effet de la maladie.

Voici, d'après M. Payen, les phases successives de cette affection. D'abord la substance organique azotée qui était appliquée sur la paroi interne de chaque cellule, s'en détache et forme une sorte de sac renfermant les grains de fécule encore à l'état normal ; bientôt ceux-ci diminuent et s'altèrent. Attaqués sur

  1. On a dû s'apercevoir déjà que l'habile chimiste attribue la cause de la maladie des pommes de terre a un champignon criptogamique ; cette opinion sera discutée dans l'article suivant (75).