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Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/167

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les gangrènes sèches chez l'homme. La pomme de terre répand alors une odeur nauséabonde.

Dans une terre humide ou dans un lieu humide quelconque, que l'air circule ou non, le mal se propage indubitablement. La partie saine offre le même ordre de symptômes que ceux que présente la partie primitivement malade, tandis que celle-ci éprouve un nouvel ordre de phénomènes : le tissu malade se disloque, il se fait une véritable décomposition du produit du tubercule. Toute la partie malade ne présente plus qu'une mousse putrilagée infecte, qui parfois se boursouffle comme du pain qui lève, par les gaz qui se dégagent, et qui tantôt a l'aspect gommeux et fdant. Arrivée à cette période, la matière cesse bientôt d'exister. Jusqu'à l'époque du putrilage, les liquides du tubercule restent acides, ce que j'ai aussi remarqué de mon côté (69) ; lorsque la matière se décompose, les liquides deviennent alcalins, pour redevenir acides à la fin de la destruction.

M. Stas s'est assuré, à l'aide d'expériences et d'observations microscopiques, que, dans la matière primitivement affectée (portion de marbrure), et dans celle où s'est développée une espèce de nécrose sèche, la fécule est intacte, et que les parois des cellules ne se sont pas déchirées ; que dans la nécrose sèche, celles-ci sont déformées par suite d'un retrait de la matière sèche sur elle-même.

La matière qui colore et agglutine les cellules,