Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/212

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Bientôt les jeunes branches elles-mêmes étaient atteintes et noircissaient. Les tiges étaient ensuite envahies, et enfin toutes les parties vertes de la plante, frappées de mort, présentaient un aspect qu'on a comparé à celui qu'aurait produit sur elles l'action du feu. Après cette réaction, les feuilles se désorganisaient, perdaient leur adhérence et entraient en décomposition.

94. L'altération des tubercules est plus importante et mérite un sérieux examen. Quelle qu'ait été l'époque de l'invasion de la maladie, et les lieux où elle ait sévi, elle a toujours présenté trois périodes d'intensité : la première, indiquée par des taches qui envahissent la surface, et qui pénètrent un peu dans l'intérieur, en s'annonçant par une couleur rousse ou fauve, analogue à celle que l'on remarque dans les pommes meurtries ; dans la seconde, les taches s'agrandissent et pénètrent plus profondément ; les parties gâtées cèdent à la pression, laissent échapper un liquide, et répandent une odeur désagréable ; la troisième enfin est marquée par l'altération complète des tubercules, qui répandent une odeur infecte, et sont remplis de larves et de vers de toutes espèces ; conséquence toute simple, et non la cause, de l'altération des différentes parties du végétal, de même qu'on a vu naître, dans les mêmes circonstances, des animalcules, sans les considérer comme l'origine de cet état morbide. Ces altérations qu'ont éprouvées