Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/215

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grisâtre, d'une odeur fétide et pénétrante qui rappelait celle du moisi ou des champignons altérés (79).

Tel est l'exposé, aussi fidèle que possible, des caractères particuliers de la maladie des pommes de terre, ainsi que des opinions émises sur la nature et les causes de cette altération. J'ai cru devoir étudier* cette partie de la question avec quelques détails, parce que les conséquences auxquelles elle conduit sont de la plus haute importance. En effet, si la maladie est due à l'influence d'un champignon parasite, rien ne nous garantit contre sa réapparition l'année prochaine ; si, au contraire, elle consiste uniquement dans une altération organique, les causes extérieures qui l'ont produite cette année peuvent très bien ne plus se présenter, nous l'espérons du moins, et dès lors l'avenir de cette précieuse ressource vient s'offrir sous un jour beaucoup moins sombre.

Les opinions qui attribuent la maladie de la pomme de terre à une espèce de fermentation putride, me paraissent les plus probables ; elles sont au moins conformes à l'observation des autres végétaux. M. Grelley[1] pense que l'on ne peut voir là qu'une fermentation du parenchyme avec ses conséquences naturelles. Quant à la présence des végétaux cryptogames et des animaux parasites, je crois qu'elle est tout-à-fait secondaire. D'ailleurs, comme l'a dit avec raison M. Lesquereux, au point où en est l'étude des

  1. Académie des Sciences de Paris, séance du 1er décembre.