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Page:Joseph Bonjean - Monographie de la pomme de terre, 1846.djvu/96

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les tubercules, et que l'on désigne sous le nom de gangrène sèche. Selon M. Louis Rasino, pharmacien à Turin[1], cette maladie se montra pour la première fois, en 183o, dans quelques districts voisins du Rhin ; elle se propagea ensuite dans le royaume de Saxe, dans le Mecklembourg, la Bohême, la Suisse et principalement dans une province du Bavarois où elle détruisit, en 1840, presque les deux tiers de la récolte.

Les tubercules attaqués de la gangrène sèche deviennent tellement durs, qu'ils semblent pétrifiés ; il est même difficile de les rompre à coups de marteau, et ils résistent à l'action de l'eau bouillante, comme à celle de la vapeur dans les fabriques destinées à la préparation de l'eau-de-vie. Ce qu'il y a de pire, c'est qu'on n'aperçoit, dès le principe de la maladie, aucun signe qui puisse avertir de cette grave altération ; les pommes de terre paraissent saines quand elles sont déjà assez gâtées pour n'être plus propres à la reproduction.

M. Martius, célèbre académicien de Munich[2], qui s'est occupé de ce sujet, attribue la cause de la gangrène sèche de la pomme de terre, à un petit

  1. Thèse Botanico-Chimique sur le Solanum tuberosum, pour obtenir le titre de pharmacien, soutenue au Collége de Pharmacie de Turin, par Louis Rasino, le 4 août 1845.
  2. Ann. des Sciences nat. Scr., 2 septembre 1842, p. 141.