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Page:Joseph Boussinesq - Théorie de l'écoulement tourbillonnant et tumultueux des liquides dans les lits rectilignes à grande section, 1897.djvu/67

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NOTE COMPLÉMENTAIRE.



Explication physique de la fluidité et raison d’être des frottements intérieurs dans les fluides[1].

» 1. De l’isotropie simple et de l’isotropie symétrique. — Quoique les fluides soient les plus simples des corps, surtout au point de vue des propriétés mécaniques ou des formules qui relient, dans toute particule matérielle, les pressions à l’état moyen local actuel[2], néanmoins, la définition de la fluidité suppose la connaissance d’une notion, d’ailleurs capitale dans toutes les branches de la Physique, qu’il convient d’exposer d’abord, celle de l’isotropie.

» On conçoit qu’une particule de matière puisse dans son état présent, supposé rendu fixe pour plus de commodité, être conformée intérieurement de manière à offrir le même aspect moléculaire général, le même agencement moyen de ses points matériels, à un observateur infiniment petit, placé vers son milieu pour examiner les détails de sa structure, et qui s’y orienterait successivement de tous les côtés. Quand cela a lieu, ou, en d’autres termes, quand l’observateur idéal dont il s’agit a sans cesse devant lui, vers quelque direction qu’il se tourne, la même figure générale formée par les groupements des atomes qui l’environnent, figure pouvant être prolongée ou complétée, tant à droite et à gauche qu’en dessus, au-

  1. On me saura peut-être gré de publier ici, à la fin d’une étude concernant, en définitive, le frottement intérieur des fluides, la première des leçons que je donne tous les trois ans sur ces corps dans mon Cours de la Sorbonne, leçon où je m’efforce de faire comprendre à mes auditeurs tout à la fois la possibilité ou même la réalisation fréquente de la fluidité parfaite à l’état d’équilibre, et son impossibilité, ou la nécessité des frottements intérieurs, à l’état de mouvement.
  2. Voir, au sujet de cet état moyen local, la sixième de mes Leçons synthétiques de Mécanique générale servant d’Introduction au Cours de Mécanique physique de la Faculté des Sciences de Paris (p.  72 à 77).