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Page:Joseph Boussinesq - Théorie de l'écoulement tourbillonnant et tumultueux des liquides dans les lits rectilignes à grande section, 1897.djvu/68

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dessous et jusqu’en arrière de lui, sans cesser de lui apparaître toujours sensiblement identique, presque comme si elle le suivait dans sa rotation, on dit que la particule est isotrope. Les propriétés physiques liées à sa configuration interne s’exprimeront évidemment de même, dans tous les systèmes de coordonnées fournis par trois axes rectangulaires participant au mouvement de l’observateur, c’est-à-dire qui se déduisent d’un premier système d’axes au moyen d’une rotation quelconque, ou qui présentent la même disposition mutuelle, ceux des et des positifs étant, par exemple, devant l’observateur, respectivement à sa gauche et à sa droite, quand l’axe des va de ses pieds vers sa tête.

» Cette isotropie, offerte naturellement par les solides amorphes ou à cristallisation confuse soustraits à toute action extérieure, par les dissolutions aqueuses, etc., implique, d’une certaine manière, la parité de constitution en tous sens, vu que chaque côté ou direction de l’espace peut venir, à son tour, occuper le centre du Tableau, toujours le même, perçu par l’observateur idéal. Mais elle n’implique pas, nécessairement, la symétrie à droite et à gauche de celui-ci : car rien n’empêche les groupes atomiques d’affecter, par exemple, la forme de fragments d’hélices ou de vis tous égaux, bien qu’ayant leurs axes orientés indifféremment dans tous les sens, ou encore celle de tétraèdres non isocèles égaux, épars çà et là, etc. ; et l’on sait que de pareils groupes se trouvent, par le fait même de leur égalité superposable, incapables de former des figures symétriques à droite et à gauche de l’observateur. Autrement dit, les propriétés physiques d’une particule isotrope sont bien exprimées d’une même manière, dans tous les systèmes d’axes rectangles des présentant une certaine disposition mutuelle, et aussi d’une même manière dans tous ceux qui offrent la disposition inverse ; mais ces deux manières peuvent, parfois, rester distinctes, quand il n’y a pas, dans la contexture de la molécule, quelque plan de symétrie qui permette, a priori, d’attribuer à un axe coordonné en émanant normalement d’un côté, le même rôle qu’à son prolongement vers le côté opposé, et de passer ainsi des premiers systèmes aux seconds. L’on dit alors que l’isotropie est dissymétrique.

» Il faudra donc, pour qu’il y ait isotropie symétrique, ou absolue parité (au moins apparente) de la constitution dans tous les sens, c’est-à-dire par rapport à tous les systèmes d’axes rectangles se croisant dans la particule, qu’on puisse renverser la direction d’un seul des axes, le remplacer par son symétrique relativement au plan des deux autres axes, sans modifier l’expression des propriétés physiques dont on veut s’occuper. Du reste,