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MÉCANIQUE ANALYTIQUE.

que dans les flûtes ouvertes ou fermées par les deux bouts, et c’est ce que l’expérience confirme à l’égard des jeux d’orgue qu’on nomme bourdons, et qui, étant bouchés par leur extrémité supérieure opposée à la bouche, donnent un ton d’une octave plus bas que s’ils étaient ouverts.

Voir, au reste, sur la théorie des flûtes, les deux premiers Volumes de Turin, les Mémoires de Paris pour 1762, et les Novi Commentarii de Pétersbourg, tome XVI.

14. Considérons maintenant une ligne sonore d’une longueur indéfinie, qui ne soit ébranlée au commencement que dans une très petite étendue ; on aura le cas des agitations de l’air produites par les corps sonores.

Supposons donc que les agitations initiales ne s’étendent que depuis jusqu’à étant une quantité très petite. Les vitesses et les condensations initiales seront donc données pour toutes les abscisses tant positives que négatives ; mais elles n’auront de valeurs réelles que depuis jusqu’à hors de ces limites, elles seront tout à fait nulles. Il en sera donc aussi de même des fonctions et puisqu’en faisant on a

et par conséquent

D’où il s’ensuit qu’en prenant pour une quantité positive, moindre que les fonctions et n’auront de valeurs réelles que tant qu’on aura Par conséquent, après un temps quelconque les vitesses et les condensations seront nulles pour tous les points de la ligne sonore, excepté pour ceux qui répondront aux abscisses

On explique par là comment le son se propage, et comment il se forme successivement, de part et d’autre du corps sonore et dans des temps égaux, des fibres sonores égales en longueur à la fibre initiale