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RAPPORT DE M. LACROIX

plus considérables seraient bien placées dans les Additions à la Connaissance des Temps et dans les Mémoires de l’Académie. Deux Notes très courtes, et dont le sujet indiquait clairement la place, ont été imprimées. La première, concernant la détermination de l’orbite des comètes, a été mise à la fin du second Volume de la Mécanique analytique (2e édition) ; et l’autre, contenant la rectification d’un passage de la 2e édition du Traité de la Résolution des équations numériques, vient d’être ajoutée à la fin de cet Ouvrage.

Le reste des papiers de M. Lagrange ne se compose que de manuscrits, de Mémoires déjà imprimés, d’essais auxquels l’auteur n’a pas cru devoir s’arrêter, et même souvent de calculs sans discours dont il n’a pas toujours été possible de deviner le sujet, ou enfin de Notes que faisait M. Lagrange sur ses lectures ; car, ce qui est bien remarquable et doit servir d’exemple aux jeunes géomètres, cet homme consommé ne négligeait aucune production mathématique tant soit peu importante et l’étudiait la plume à la main, afin de s’en mieux rendre compte.

On savait que M. Lagrange avait entrepris autrefois un travail considérable sur le mouvement des projectiles dans les milieux résistants et sur la force de la poudre, et l’on a trouvé, en effet, des matériaux assez nombreux sur ce sujet, mais incomplets, détachés et demandant une entière rédaction. M. de Prony a été chargé d’en tirer les résultats les plus remarquables, et sur lesquels il fera un Rapport particulier[1].

Cependant, si dans tous les papiers de M. Lagrange il s’en est trouvé si peu qui fussent susceptibles de publication, leur ensemble ne sera pas sans intérêt pour celui qui voudra connaître les progrès des idées de cet illustre géomètre dans quelques-unesde ses recherches. Joints aux manuscrits des Ouvrages qui font époque, tels que la Mécanique analytique, ces papiers forment une Collection que l’Académie doit être flattée de posséder comme l’héritage d’un Membre dont le nom a décoré sa liste pendant plus de quarante ans, et qui devint pour ainsi dire une richesse nationale quand il se fixa parmi nous.

La Commission pense donc que ceux de ces papiers qui ne sont pas destinés à l’impression, composés en grande partie de feuilles détachées, doivent, après avoir été classés avec soin, être reliés en Volumes, afin qu’on puisse les consulter au besoin, sans altérer leur ordre ou nuire à leur conservation, et qu’alors le dépôt en soit fait à la Bibliothèque pour notre usage et celui des savants étrangers qui voudraient en prendre connaissance.

Avec les écrits de M. Lagrange étaient aussi quelques Mémoires d’Euler, mais déjà imprimés ou refondus dans ses Ouvrages, quelques-unes de ses Lettres et toutes celles que M. Lagrange avait reçues de d’Alembert, qui renferment quelques particularités curieuses, mais où les mêmes sujets reviennent trop souvent et ont trop perdu de leur importance pour qu’on puisse les publier autrement que par extraits. Ce ne pourrait être alors que dans quelque écrit concernant l’histoire des Mathématiques ou l’histoire littéraire du XVIIIe siècle, et là figurerait bien le discours très concis et très modeste prononcé par M. Lagrange à l’Académie de Berlin, lorsqu’il y fut admis.

Signé à la minute :
Poisson ; Legendre, Maurice, de Prony, Lacroix rapporteur.
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  1. M. Poisson a publié ces formules, Journal de l’École Polytechnique, tome XIII.
    (J. Bertrand.)