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CORRESPONDANCE

au premier moment de loisir que j’aurai, et, s’il me vient quelques idées sur ce sujet, j’aurai l’honneur de vous en faire part. À l’égard de la méthode par laquelle vous passez du nombre indéfini des corps vibrants au nombre infini, elle ne me paraît pas aussi démonstrative qu’à vous, mais il serait trop long de vous dire mes difficultés sur ce sujet, aussi bien que sur les logarithmes imaginaires des quantités négatives ; car j’ai eu aussi, il y a dix ans, une dispute par lettres avec M. Euler sur ce sujet.

Adieu, Monsieur, vous êtes destiné, si je ne me trompe, à jouer un grand rôle dans les Sciences, et j’applaudis d’avance à vos succès, étant avec la plus parfaite considération,

Monsieur,
Votre très-humble et très-obéissant serviteur,
D’Alembert.

P.-S. Me permettez-vous de faire mes très-humbles compliments à tous vos Messieurs[1], et surtout à M. de Foncenex[2], qui me paraît habile mathématicien ? J’irai en Italie dès que les affaires présentes de l’Europe me le permettront, et vous croyez bien que je passerai par Turin, ne fût-ce que pour avoir l’honneur de vous y voir.

À Monsieur Louis de la Grange,
de l’Académie de Berlin et de la Société des Sciences de Turin, à Turin.

  1. Aux membres de la Société des Sciences de Turin.
  2. Le chevalier Daviet de Foncenex, géomètre, membre de l’Académie des Sciences de Turin, né à Thonon en 1734, mort à Casal en août 1799. Il était élève de Lagrange, à qui on a voulu attribuer plusieurs de ses Ouvrages.