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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

nous n’avons, que je sache, que la solution de Wallis[1], qui est d’ailleurs fort imparfaite et qui ne consiste que dans une espèce de tâtonnement. Au reste, j’ai trouvé à cette occasion de très-beaux théorèmes d’Arithmétique, dont je vous ferai part une autre fois, si vous le souhaitez.

Je suis charmé que vous ayez goûté ma solution des tautochrones. Je suis curieux de voir les objections de M. Fontaine tant contre cette solution que contre celle des isopérimètres que j’ai donnée dans le deuxième Volume de Turin et que M. Euler vient de redonner dans le dixième Volume de Pétersbourg. On m’a dit que le chevalier de Borda a aussi attaqué cette dernière. Si j’ai tort, je ne manquerai pas de leur rendre justice. J’ai appris que M. Camus[2] est mort. À qui a+on donné sa place ? N’est-il point question encore du marquis de Condorcet ?

Adieu, mon cher et illustre ami ; j’ai honte d’avoir si fort abusé de votre patience et je vous en demande mille pardons. Portez-vous bien, et croyez que personne au monde ne vous aime ni ne vous estime plus que moi. Je vous embrasse de tout mon cœur.

P.-S. — Je joins ici un exemplaire du dernier programme de notre Académie ; je souhaiterais fort que vous engageassiez quelques-uns de vos amis à travailler sur les lunettes d’après les principes et les vues que vous avez déjà données sur cette matière.


  1. Jean Wallis ; géomètre, né le 23 novembre 1616 à Ashford, mort à Londres le 28 octobre 1703.
  2. Charles-Étienne-Louis Camus, géomètre et astronome, membre de l’Académie des Sciences, né à Crécy (Seine-et-Marne)le 25 août 1699, mort le 2 février 1768.