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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

sûr, et, en ce cas, je le prie d’excuser mon défaut de mémoire, qui me fait souvent faux bond depuis que ma tête est affaiblie. Je vous prie de lui dire que je lirai son Mémoire avec grande attention et que je profiterai des vues utiles qu’il contiendra sans doute. Adieu, mon cher ami ; ayez bien soin de votre santé, res prorsus substantialis, comme Newton disait du repos. Je vous embrasse de tout mon cœur. Mes respects à M. le comte de Redern.

À Monsieur de la Grange,
directeur de la Classe mathématique de l’Académie royale
des Sciences, à Berlin
.

64.

LAGRANGE À D’ALEMBERT.

À Berlin, ce 2 juin 1769.

Mon cher et illustre ami, la maladie que j’ai eue ces jours passés, et dont il me reste encore beaucoup de faiblesse, a tout à fait dérangé le plan de mes travaux, de sorte que je suis en doute si je pourrai concourir pour le prix de la Lune comme je me l’étais proposé. Ce n’est pas que je n’aie les matériaux tout prêts, mais ils demandent du temps pour être mis en œuvre, et j’ai déjà perdu plus d’un mois de celui que j’y destinais ; le pis est que ma tête ne me permet pas encore une application un peu soutenue. J’ai eu tort, je l’avoue, de n’avoir pas mieux profité de tout le temps que j’avais ; mais il faut que vous sachiez que, comme je suis presque seul dans ma Classe (les autres membres étant MM. Bernoulli et de Castillon, dont l’un est absent depuis six mois et l’autre est âgé et infirme), je suis obligé de lire à l’Académie au moins un Mémoire par mois, parce que, chez nous, chacune des quatre Classes lit un Mémoire à tour de rôle, avec cette différence que les Classes de