Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/138

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Physique et de Mathématiques lisent deux fois pendant que les deux autres ne lisent chacune qu’une fois. Au reste, je suis bien éloigné de me plaindre de cet arrangement ; mais il en résulte que je n’ai pas beaucoup de temps de reste, d’autant plus qu’il arrive souvent que les sujets que j’entreprends de traiter m’entraînent plus loin que je ne voudrais c’est ce qui m’est arrivé surtout à l’égard du problème dont je vous ai parlé, et qui m’a beaucoup plus occupé que je ne croyais d’abord. D’ailleurs, j’ai une mauvaise habitude dont il m’est impossible de me défaire c’est que je refais souvent mes Mémoires, même plusieurs fois, jusqu’à ce que j’en sois passablement content.

Il s’imprime actuellement le Volume de 1767, dans lequel il y aura deux Mémoires de moi, l’un, très-long, sur la résolution des équations du second degré à deux inconnues, et l’autre sur la résolution des équations numériques d’un degré quelconque[1]. Ce sont deux sujets élémentaires, comme vous voyez, mais je puis vous assurer qu’ils m’ont donné plus de peine que toutes mes autres recherches ; au reste, je me flatte d’avoir traité ces deux matières d’une manière qui ne laisse presque rien à désirer ; si vous en jugez de même, je ne regretterai pas le temps que j’ai consumé à ces sortes de recherches.

Les Ouvrages que M. Euler publie à Pétersbourg étaient faits depuis longtemps et n’étaient restés en manuscrit que faute de libraire qui voulût s’en charger ; il y en a même un qu’il n’aurait pas dû publier pour son honneur ce sont ses Lettres à une princesse d’Allemagne[2]. Je ne sais si vous les connaissez ; mais, si vous en étiez curieux, je pourrais vous en faire parvenir un exemplaire par la première occasion qui se présenterait.

Il a paru à Pâques un Volume de notre Académie ; c’est celui de l’année 1762, dans lequel il n’y a que de vieux Mémoires d’Euler sur la Dioptrique et un Mémoires de M. Beguelin sur le même sujet. Je ne vous

  1. Voir t.  II de cette édition, p. 377 et 539.
  2. Lettres à une princesse d’Allemagne sur plusieurs sujets de Physique et de Philosophie, Saint-Pétersbourg, 1768-1772, 3 vol.  in-8o ; souvent réimprimées. Elles sont adressées à la princesse d’Anhalt-Dessau, nièce de Frédéric II.