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CORRESPONDANCE

l’honneur de vous répondre et de vous remercier du beau présent dont vous m’avez honoré[1]. J’ai été si occupé, que je n’ai encore eu le temps que de parcourir ce bel Ouvrage, qui a augmenté la haute opinion que j’ai de votre génie. Vous avez tout à fait raison sur le que j’ai mis au lieu de par une méprise de calcul, ainsi que sur les couches de la Terre, qui, dans le système de l’attraction, doivent être de niveau, et je ne manquerai pas de vous faire honneur de ces deux remarques dans le troisième Volume de mes Opuscules que je vais mettre sous presse. À l’égard des cordes vibrantes, je vous avoue que je ne suis pas encore rendu, non plus que sur les lois du mouvement des fluides que vous attaquez. Je crois même avoir trouvé de nouvelles raisons de me confirmer dans mon sentiment sur ces deux points. Il ne serait pas impossible, au moyen de la paix qui vient de se conclure[2], que je n’eusse l’honneur de vous voir à Turin, ou l’année prochaine, ou celle d’après. Ce voyage dépend de différentes circonstances qui ne sont pas en mon pouvoir, mais qu’il ne tiendra pas à moi de hâter. Soyez persuadé qu’un des principaux motifs qui m’y engageront est le désir de lier avec vous une connaissance plus intime et de vous assurer de l’estime infinie avec laquelle j’ai l’honneur d’être,

Monsieur,
Votre très-humble et très-obéissant serviteur,
D’Alembert.

P.-S. — Permettez-moi de joindre ici ce petit écrit ; c’est une dernière réponse à M. Clairaut, dont je crois que vous ne serez pas mécontent, ni pour le fond ni pour la forme[3].


  1. Le deuxième volume des Mélanges de la Société de Turin. (Voir la Lettre précédente.)
  2. Les préliminaires de la paix qui fut conclue définitivement à Paris, le 10 février 1763, venaient d’être signés à Fontainebleau le 3 novembre.
  3. Cette Dernière Réponse avait paru dans le Journal encyclopédique du 15 août 1762, p. 73-97.