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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

assure que rien ne me sera plus agréable que de pouvoir me rapprocher de vos sentiments. Il y a aussi quelques points de la théorie des fluides sur lesquels je n’ai pu tomber d’accord avec vous ; je vous prie d’examiner mes raisons sans prévention et de me faire part de vos remarques, dont je ne manquerai pas de profiter.

J’ai lu, Monsieur, vos Opuscules avec la même satisfaction et la même admiration que tous vos autres Ouvrages ; c’est à vous, permettez-moi cet aveu, que je reconnais devoir presque entièrement le peu de progrès que j’ai faits dans les Mathématiques, et ma reconnaissance égale l’estime que j’ai conçue de votre mérite. Je suis surpris qu’on ait cherché à déprimer votre travail sur la Lune ; il suffit, ce me semble, d’avoir vu votre théorie et celles des autres géomètres pour juger des avantages de la vôtre. Quant à la théorie des comètes, n’ayant point vu les travaux de M. Clairaut, je n’en puis rien dire, mais il me paraît que vos réponses à ses objections sont sans réplique.

J’ai l’honneur d’être,

Monsieur,
Votre très-humble et très-obéissant serviteur,
De la Grange.


4.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 15 novembre 1762.
Monsieur,

J’ai bien des excuses à vous faire d’avoir été si longtemps sans avoir

    de Lagrange, t. I, p. 319). Elle commence ainsi « M. d’Alembert ayant fait l’honneur à ma solution du problème des Cordes vibrantes de l’attaquer sur quelques points, par un écrit particulier imprimé dans le premier tome de ses Opuscules mathématiques, je vais ajouter de nouveaux éclaircissements sur l’analyse de cette solution, qui serviront en même temps de réponse aux objections de cet illustre géomètre et de confirmation à ma théorie. »