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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

n’ai point d’enfants et je ne souhaite pas d’en avoir ; ma femme, qui est une de mes cousines et qui a même vécu assez longtemps dans ma famille, est très-bonne ménagère et n’a d’ailleurs aucune espèce de prétention, de sorte qu’à tout prendre mon mariage ne m’est pas une charge.

Vous recevrez bientôt ou peut-être vous aurez déjà reçu le-Yolume de notre Académie de l’année qui a paru à Pâques ; M. Thiébault s’est chargé de vous le faire parvenir par le moyen d’un de ses amis qui retourne à Paris ; celui qui est actuellement sous presse, et qui appartient à l’année 1767, paraîtra à la Saint-Michel, et je tâcherai de vous l’envoyer le plus tôt qu’il sera possible ; cépendant ; comme mes Mémoires sont déjà imprimés, si avant la publication du Volume je trouve une occasion pour Paris, j’en profiterai pour vous envoyer un exemplaire de ces Mémoires, et j’y joindrai les Lettres de M. Euler à une princesse d’Allemagne, que vous souhaitez de voir et qui vous amuseront peut-être par les sorties que vous y trouverez contre les esprits forts.

Le deuxième Volume de son Calcul intégral n’a pas encore paru, et l’on ne sait pas quand il paraîtra ; il doit aussi y en avoir un troisième sur le Calcul des différences partielles. Je suis bien aise d’apprendre qu’il a dessein de concourir pour le prix ; cela diminue beaucoup le regret que j’ai de ne pas concourir aussi ; car, s’il est vrai que sa théorie soit telle qu’il l’a annoncée, il y aurait de la témérité et de la folie à vouloir entrer en concurrence avec lui. Mille pardons, mon cher et illustre ami, d’avoir abusé si fort de votre patience par une si énorme lettre ; la multitude des choses que j’avais à vous dire et plus encore le plaisir de m’entretenir avec vous m’ont entraîné presque malgré moi, mais je vous promets d’être plus discret à l’avenir. Je vous embrasse de tout mon cœur.