Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
145
DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

traitées par la méthode de cet auteur, donneront des équations en (voir p. 583 de ses Œuvres) telles, qu’en faisant à l’infini on aura toujours des résultats positifs.

Au reste, comme j’ai une grande aversion pour les disputes, et que je serais fâché de faire peut-être de la peine à un homme dont je respecte beaucoup les lumières et qui m’a même autrefois honoré de son amitié, je me suis promis de ne jamais faire aucun usage des remarques que j’ai faites sur son Ouvrage, à moins que je n’y sois forcé en quelque façon pour ma propre défense.

J’avais compté de vous envoyer en même temps les Lettres de M. Euler, que vous souhaitez de voir ; mais, comme elles auraient trop grossi le paquet, je les remets à une autre occasion, d’autant plus qu’elles n’ont d’autre mérite que d’être sorties de la plume d’un grand géomètre. Je serais fort curieux de savoir s’il a concouru pour le prix et si sa théorie est telle qu’il l’a vantée ; je ne puis excuser la démarche qu’il a faite d’annoncer sa découverte longtemps avant de la donner au public qu’en supposant qu’il ait voulu par là décourager ceux qui auraient pu concourir pour le prix, en quoi je ne doute pas qu’il n’ait parfaitement réussi ; au reste, je souhaite fort qu’il puisse tenir tout ce qu’il a promis, et j’applaudirai de tout mon cœur à ses succès. Je vous embrasse très-tendrement et je vous suis de plus en plus dévoué.


69.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 7 août 1769.

Mon cher et illustre ami, je suis charmé que vous ne soyez pas mécontent de ce que je vous ai envoyé pour vos Mémoires ; je serais très-fâché que vous forçassiez rien pour les faire entrer dans le Volume de 1767, ni même dans celui de 1763, encore plus que vous supprimassiez