Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous avez reçu. Le carton a pour objet une faute de calcul que j’ai corrigée. L’erreur était peu importante, mais il vaut mieux être exact, quoique le philosophe de Lalande ait dit, dans la Préface de son Astronomie, que l’exactitude était le sublinte des sots[1] ; heureuse application d’un trait qui n’est pas de lui.

2o Vous trouverez les Mémoires de MM. Fontaine et de Borda[2]. Vous y verrez que ce dernier vous traite avec beaucoup d’honnêteté ; il n’en est pas tout à fait de même de l’autre, que je vous exhorte fort à ne pas ménager sur la théorie des équations. Quant à l’affaire des isopérimètres, je ne l’ai pas assez examinée pour savoir si ces messieurs ont raison contre vous, d’autant plus que depuis quinze jours j’ai des insomnies et des maux de tête abominables. Ah ! mon cher ami, ménagez-vous et ne soyez pas vieux, comme moi, à cinquante ans.

3o Vous trouverez enfin deux pièces sur la théorie de la Lune[3], que le P. Frisi m’a chargé, il y a déjà quelque temps, de vous envoyer. Je ne me suis pas pressé, parce que ces deux pièces, comme vous le verrez, sont peu de chose.

4o Vous trouverez enfin (et c’est même le second article, que j’avais oublié) l’énoncé de différents théorèmes sur le Calcul intégral que j’ai lus l’été dernier à l’Académie[4], ne voulant pas être prévenu par

  1. Voici la phrase de Lalande « J’écris pour mon amusement, et j’y renoncerais si j’étais obligé de mettre dans mes écrits cette rigoureuse exactitude si ennuyante pour un auteur et qui fait souvent, dit-on, tout le sublime des sots. » (Astronomie, 1764, 2 vol in-4o, t. I, Préface, page xv.)
  2. Addition à la méthode pour la solution des problèmes de maximis et minimis ; p. 588 du Volume de l’année 1767 de l’Académie des Sciences. Il y parle ainsi du Mémoire de Lagrange :

    « Je me mis à examiner le Mémoire de M. de la Grange ; je trouvai qu’il s’était égaré dans la route nouvelle qu’il avait prise pour n’en avoir pas connu la vraie théorie, »

    Borda, dans son Mémoire qui traite du même sujet, dit de son côté (voir plus haut, p. 158, note 1) « La méthode (de M. Euler) n’ayant pas paru assez simple à M. de la Grange, cet auteur, qui s’était déjà fait en Géométrie une réputation aussi brillante que rapide, etc. » (p. 551.)

  3. Voir plus haut, p. 152, note 2.
  4. On trouve (p. 573-587) dans le Volume des Mémoires de l’Académie de 1767 (publié en 1770) des Recherches sur le Calcul intégral qui ne contiennent que l’énoncé de quarante-neuf théorèmes dont les démonstrations furent lues par d’Alembert à l’Académie en juillet 1769 et figurent (p. 73-146) dans le Volume de cette même année (publié en 1772).