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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

ou de juin si je vais jusqu’en Italie. Je vous donnerai de mes nouvelles à mon retour et, si je puis, pendant mon voyage. N’oubliez pas de m’envoyer ce qui pourra m’intéresser, entre autres le Volume de 1768, où il y aura sûrement de belles et bonnes choses de votre façon. Le marquis de Condorcet, qui ainsi que moi graisse ses bottes pour partir, vous fait mille compliments.


85.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 12 septembre 1770.

Mon cher et illustre ami, j’ai reçu, il y a peu de jours, votre Lettre du 26 août, et je vous remercie de m’avoir donné de vos nouvelles avant mon départ et de l’intérêt que vous prenez à ma santé. Elle est un peu meilleure depuis trois semaines, je dors mieux, ma tête même est un peu moins faible, et j’espère que le voyage achèvera de la rétablir. Je vous ai écrit, le 6 de ce mois, une assez longue Lettre que vous recevrez peut-être et vraisemblablement plus tard que celle-ci, parce qu’elle est jointe à un assez gros paquet que j’ai prié M. Métra de vous faire parvenir sans frais et par quelque occasion. Il contient quelques Mémoires de moi et celui de M. Fontaine sur les tautochrones, dont je vous recommande de faire justice comme il le mérite.

Vous avez bien raison sur la théorie d’Euler, et pour moi je ne reviens pas encore de mon étonnement. Savez-vous que celle de Mayer est imprimée à Londres avec ses Tables nouvelles ? Je n’ai eu le temps que d’y jeter les yeux ; je vous invite à la voir. Il me semble, à vue de pays, que sa théorie pourrait être plus simple et la méthode analytique plus courte ; mais je l’ai trop peu examinée pour en porter un jugement sûr, ne voulant m’occuper de Géométrie qu’à mon retour, supposé que ma tête m’en laisse la force. Je vous invite fort à nous envoyer pour le concours de l’année prochaine vos recherches sur cet objet ; je ne doute pas