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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

des notes ; quant au troisième Volume du Calcul intégral et à la Dioptrique, je me recommande à vous pour ces deux objets. Mais, en vérité, je voudrais bien que vous agissiez avec moi avec franchise et que vous me dissiez de votre côté ce que vous pouvez désirer en Livres de Mathématique ou autres ; je prendrai des mesures pour que vous receviez en mon absence l’Hydraulique[1] de l’abbé Bossut, si, comme je le crois, elle paraît avant mon retour.

Le marquis de Condorcet vous fait mille compliments. Il me fait l’amitié de m’accompagner dans mon voyage ; c’est une grande ressource pour moi. Il me charge de vous remercier d’avance de ce que vous voulez bien lui envoyer, ainsi qu’à moi. Vous pouvez m’adresser le tout à Paris. Nous trouverons tout cela à notre retour, et nous en ferons bien notre profit. Votre théorème sur l’équation me paraît beau et profond mais je résiste à la tentation d’en chercher la démonstration, ne voulant m’occuper, d’ici à sept ou huit mois, que d’objets qui reposent et dissipent ma tête. Adieu, mon cher ami ; je ne fermerai point cette Lettre jusqu’à ce que je puisse vous mander le jour précis de mon départ. J’imagine, quoique vous ne m’en parliez pas, que vous avez reçu le Traité de navigation de M. Bézout[2], que je vous ai envoyé il y a déjà longtemps, ainsi que trois exemplaires de mon Traité des fluides, nouvelle édition, un pour vous, un pour M. Lambert et un pour l’Académie.

P.-S. — Ce 14 septembre. Je compte partir après-demain. Je vais d’abord à Genève et de là à Lyon, et, suivant l’état où je me trouverai, je passerai les Alpes ou j’irai en Provence. J’écrirai à M. de Catt dans ma route, et vous saurez par lui des nouvelles de ma marche. Adieu, mon cher et illustre ami ; portez-vous mieux que moi et portez-vous bien longtemps.


  1. Traité théorique et expérimental d’Hydrodynamique, 1771 ; 2 vol.  in-8o.
  2. Ce Traité, qui parut en 1769, in-8o, et a été réimprimé en 1794,1814 et 1819, fait suite au Cours de Mathématiques du même auteur. — Étienne Bézout, membre de l’Académie des Sciences (1758), né à Nemours le 31 mars 1730, mort le 22 septembre 1783.