Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/202

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géomètres, se donnent la peine de lire, j’ai cru qu’il valait mieux supprimer, en tout ou en partie seulement, ceux de mes Mémoires qui ne contenaient rien de fort intéressant pour le progrès des Mathématiques. D’ailleurs, j’en ai envoyé quatre ou cinq à Turin pour le quatrième Volume des Mélanges, qui tarde, à la vérité, un peu trop à paraître ; ce qui me reste encore, je tâcherai de le faire entrer, du moins en substance, dans les Volumes suivants. À propos, vous trouverez dans le Volume de 1769 un Mémoires de moi sur les ressorts[1] où j’ai tâché de donner une démonstration rigoureuse du principe sur lequel sont fondées les solutions ordinaires de l’Élastique et sur lequel vous avez jeté quelques doutes dans le premier Mémoirede vos Opuscules. Je soumets cette démonstration et tout le Mémoireà votre jugement, et je vous prie de me faire l’honneur de me réfuter si vous trouvez que je me suis trompé ; il n’y a que la manière de réfuter de M. Fontaine qui ne me plaît pas, parce qu’elle est plus impertinente que géométrique.

J’ai lu la théorie de la Lune de Mayer et j’en ai la même idée que vous. Je craindrais fort que cette théorie ne fit beaucoup de tort aux Tables et qu’il n’en fut de celles-ci comme du fameux remède de Mlle Stephens[2], qui avait, comme vous savez, opéré des merveilles avant qu’on sût en quoi il consistait, et qui, dès que le parlement d’Angleterre l’eut acheté et publié, perdit presque entièrement sa réputation. Je dis que je craindrais qu’il n’en fût de même des Tables de Mayer si les astronomes, pour qui elles sont destinées, étaient bien en état de juger de la théorie qui leur sert de fondement. Ce qu’il y a de singulier, c’est que l’auteur, après avoir trouvé un certain nombre d’équations, en rejette les unes et change la valeur des autres sans raison, et remarquez qu’il y a fait des changements continuels, car les équations des Tables ne sont pas tout à fait les mêmes que les équations corrigées de la théorie.

Je compte vous envoyer quelque chose pour le prix. J’ai considéré

  1. Sur la force des ressorts pliés (p. 167-203). Voir Œuvres, t. III, p. 77.
  2. C’était un remède contre la pierre. Le Parlement l’acheta 5000 l. st. en 1739.