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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

le problème des trois corps d’une manière générale et nouvelle, non que je croie qu’elle vaille mieux que celle que l’on a employée jusqu’à présent, mais seulement pour faire alio modo ; j’en fais l’application à la Lune, mais je doute fort que j’aie le temps nécessaire pour achever les calculs arithmétiques ; en tout cas, je vous enverrai toujours ce que j’aurai. Je suis charmé que votre réconciliation avec M. de Lalande soit véritable ; il me semble qu’en tout genre la paix vaut mieux que la guerre. M. Dutens est ici ; il me charge de le rappeler à votre souvenir en vous faisant mille compliments de sa part. Le marquis Caraccioli sera à Paris dans le courant d’avril ; j’espère que je pourrai un jour ou l’autre profiter de ses offres pour aller vous embrasser et passer quelque temps avec vous. Adieu, mon cher et illustre ami ; portez-vous bien et aimez-moi comme je vous aime.


90.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 21 avril 1771.

Je suis charmé, mon cher ami, que vous ayez enfin reçu le Traité des fluides. Je réponds, par ce même courrier, à la Lettre de M. Lambert que vous m’avez envoyée. Ne me faites point de remerciements de la justice que je vous ai rendue ; mon tendre attachement et ma profonde estime pour vous m’en faisaient un devoir, si cependant on peut appeler devoir ce dont on s’acquitte avec tant de plaisir. Au reste, je suis occupé depuis quelque temps de nouvelles recherches sur le mouvement des fluides ; je crois qu’elles pourront être assez intéressantes, si ma santé me permet de les achever, car je suis toujours dans un état qui ne me permet de me livrer au travail que très-faiblement, et, pour peu que je commette sur cet article le plus léger excès, les maux de