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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

quis Caraccioli lui plaît beaucoup, et elle prend, ainsi que moi, grand plaisir à sa conversation. J’espère que nous nous verrons beaucoup cet hiver. Ne seriez-vous pas tenté de venir aussi le voir à Paris ? J’aurais grand plaisir à vous y embrasser. Adieu, mon cher ami je vous demande encore une fois pardon de tout mon verbiage, dont je suis honteux. Portez-vous bien, et conservez-vous pour la Géométrie et pour la Philosophie, à laquelle vous faites tant d’honneur à tous égards. Je vous embrasse aussi tendrement que je vous aime.

P.-S. — Je vous serai obligé de me dire, toujours à votre loisir, ce que vous pensez du Mémoire du chevalier de Borda imprimé dans notre Volume de 1766, page 579. Il me semble que sa théorie est, à beaucoup d’égards, bien précaire, et que ses raisonnements ne sont pas fort concluants. Je crois avoir trouvé une théorie du mouvement des fluides dans des vases qui expliquera les expériences d’une manière plus satisfaisante ; mais il me faudra du temps et un peu plus de tête pour mettre tout cela en ordre. Adieu, mon cher ami ; le papier m’avertit qu’il est temps de vous laisser respirer.


99.

LAGRANGE À D’ALEMBERT.

À Berlin, ce 16 décembre 1771.

Vous recevrez, mon cher et illustre ami, ou peut-être aurez-vous déjà reçu par M. Salomon[1], musicien du prince Henri[2], lequel vient de partir pour Paris, un Livre que je vous envoie : c’est le premier Vo-

  1. Jean-Pierre Salomon, violoniste et compositeur, né à Bonn en 1745, mort en Angleterre.
  2. Le prince Henri de Prusse.