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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

secrétaire ? Au reste, comme je ne suis nullement pressé de toucher cet argent, je puis attendre qu’il se présente quelque commodité pour cela ; je pourrais même, si cela n’incommodait pas la caisse de l’Académie, l’y laisser pour quelque temps, car que sait-on ce qui peut arriver ?

J’attends avec beaucoup d’impatience le programme pour le prix de 1774, et, quel qu’en puisse être le sujet, je me promets d’avance d’y travailler, ne fût-ce que pour pouvoir renouveler mes hommages à l’Académie.

Je vois, par ce que vous me mandez touchant l’élection pour la place d’associé étranger, que quelques-uns de vos confrères sont déjà favorablement disposés pour moi ; si vous jugiez à propos de leur dire là-dessus un mot d’honnêteté de ma part, je vous en serais infiniment obligé. Le marquis Caraccioli me marque que vous vous employez avec beaucoup de chaleur pour faire réussir cette affaire ; je ne doute pas que votre recommandation n’ait tout son effet ; du moins je suis très-convaincu que, si l’Académie m’honore d’une distinction si flatteuse, ce sera uniquement à vous et à votre amitié que je la devrai, et c’est ce qui me la rendrait encore plus précieuse.

Je vous parlerai une autre fois de la théorie des ressorts et de quelques autres matières dont je me suis occupé depuis peu ; comme je veux enfermer cette Lettre dans celle que j’écris au marquis Caraccioli pour le remercier de ses félicitations, je n’ose pas lui donner une plus grande étendue. Notre Volume de 1770 n’a pas encore paru, mais il ne tardera pas. Je compte que je pourrai vous l’envoyer, avec l’exemplaire de mes Mémoires que je destine au marquis de Condorcet, dans un envoi que M. Bernoulli compte de faire bientôt à M. de la Lande. S’il paraît, en attendant, à la présente foire de Leipsick, quelque chose qui me paraisse mériter votre attention, je profiterai de la même commodité pour vous l’envoyer.

Je viens de voir, dans la Gazette de Hollande, qu’on a mis en vente à Paris, à l’hôtel de THou[1], rue des Poitevins, les quatre premiers

  1. L’hôtel du président de Thou appartenait alors au libraire Panckoucke, dans la famille duquel il est encore aujourd’hui.