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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

lui ai suggéré cet expédient ; cela aurait l’air de cabale et ferait un très-mauvais effet dans l’esprit de notre maître. S’il n’a pas encore écrit, je vous prie de lui dire un mot de ce que je prends la liberté de vous confier.

J’ai fait votre commission à M. Bitaubé, qui m’a chargé de ses compliments et de ses remercîments pour vous. La pièce qu’on vous a annoncée pour le prix sera prête à partir vers les derniers jours de ce mois ; elle ne traite que de l’équation séculaire de la Lune, et l’auteur n’y attache nul prix, non pas tant par modestie que parce qu’il en est peu content lui-même ; il paraît que le sujet est un peu ingrat, et je crois que, si on pouvait le changer, on mettrait les géomètres de l’Europe un peu plus à leur aise.

Adieu, mon cher et illustre ami ; je vous embrasse de tout mon cœur et je vous prie de recevoir tous les vœux que je fais pour vous à l’occasion du renouvellement de l’année.

P.-S. — Au nom de Dieu, ne donnez pas mon Mémoire, que vous aurez peut-être déjà reçu, à l’Académie, sans l’avoir un peu parcouru et sans avoir jugé s’il peut mériter cet honneur. Mon amitié en rend la vôtre responsable.

À Monsieur d’Alembert, Secrétaire de l’Académie française,
des Académies des Sciences de Paris, Berlin, Pétersbourg, etc., etc., à Paris
.

122.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 14 février 1774.

Nous avons reçu, mon cher et illustre ami, une excellente pièce de Berlin pour le prix de 1774 ; ou je me trompe fort, ou l’auteur doit être tranquille sur le succès. Je crois qu’il faut pour le présent nous