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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

inclinaisons des satellites de Jupiter[1]. Il m’a paru qu’il était nécessaire de considérer la question sous un point de vue plus exact qu’on ne l’avait encore fait, et j’ai trouvé qu’elle présentait des difficultés qui la rendaient digne de l’attention des géomètres, indépendamment de l’usage qu’elle peut avoir dans l’Astronomie. Lorsqu’il n’y a que deux plans mobiles, je puis donner la solution complète du problème ; mais, si j’en suppose un plus grand nombre, je tombe dans des formules absolument intraitables. Cependant j’ai trouvé une méthode particulière pour traiter le cas de tant de plans mobiles que l’on veut, mais dans l’hypothèse seulement que les inclinaisons mutuelles soient toutes très-petites, ainsi que les mouvements des nœuds, ce qui est le cas des orbites planétaires. Si vous trouvez cette matière assez intéressante, je pourrai en composer un Mémoirepour votre Académie, supposé qu’il n’y ait point d’indiscrétion de ma part à l’entretenir trop souvent de mes faibles productions. Adieu ; mon cher et illustre ami ; je vous embrasse de tout mon cœur et je me recommande à votre amitié.

À Monsieur d’Alembert, secrétaire de l’Académie française,
membre de celle des Sciences, etc., etc.,
rue Saint-Dominique, vis-à-vis Belle-Chasse, Paris
.

127.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 1er juillet 1774.

Mon cher, et illustre ami, je n’attends M. de Crillon qu’à la fin de ce mois, et je recevrai avec grand plaisir tout ce qu’il m’apportera de votre part, et surtout votre Lettre dont il est chargé. J’espère surtout

  1. Voir dans le Volume de l’Académie de 1771, p. 580-667, le travail de Bailly intitulé Mémoire sur les inégalités de la lumière des satellites de Jupiter.