Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/292

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Paris. Vous recevrez aussi de lui un paquet contenant le Volume de nos Mémoires et les deux derniers Volumes de ceux de Gœttingue, qui ne renferment presque rien qui vaille dans notre genre. Depuis ce temps, j’ai reçu votre Lettre du 20 mai avec la Lettre de crédit de M. Necker à M. Splitgerber, qui m’a sur-le-champ compté la somme en question. Ce n’est donc que pour répondre à cette Lettre que je vous écris aujourd’hui, et surtout pour vous remercier de la peine que vous avez bien voulu prendre de me faire parvenir l’argent du prix ; et de la manière aussi sûre qu’avantageuse dont vous m’avez fait parvenir cet argent. Je n’ai depuis si longtemps que des grâces à vous rendre pour des bienfaits de toute espèce, que je crains presque de vous importuner par les expressions de ma reconnaissance ; elle égale l’estime et l’amitié dont je suis pénétré pour vous, et ces trois sentiments, qui partagent et remplissent entièrement mon cœur, dureront autant que ma vie.

Je vous prie de dire à M. le marquis de Condorcet que notre prix sur la théorie des comètes a été remis et que, pour le rendre double, on l’a même renvoyé à l’année 1778 ; dès que le nouveau programme sera imprimé, je lui en enverrai un exemplaire et je lui communiquerai aussi quelques observations que j’ai faites sur la pièce française qui avait concouru, et dont j’ignore l’auteur. Cette pièce n’aurait rien laissé à désirer et aurait sûrement satisfait mes confrères si l’auteur avait donné des applications de ses différentes méthodes, le principal but de l’Académie étant de procurer aux astronomes des secours nouveaux pour le calcul des orbites des comètes d’après les observations.

J’ai été occupé jusqu’à présent de la solution de ce problème : Étant donnés différents plans qui passent par un même point fixe, et dont chacun se meuve à la fois sur chacun des autres en conservant la même inclinaison, mais en faisant rétrograder la ligne des nœuds d’un mouvement uniforme donné, trouver la position des plans au bout d’un temps quelconque. Ce qui m’en a fait naître l’idée, c’est la querelle qu’il y a entre MM. de la Lande et Bailly sur la découverte de la cause des variations des