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Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/299

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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

l’assurer de mes respects. Je suis enchanté d’avoir fait la connaissance d’un homme de son mérite, et je serais très-flatté de pouvoir la cultiver. Si vous ou quelqu’un de vos amis écrivez à M. le marquis Caraccioli, oserais-je vous prier de vouloir bien lui dire un mot de moi ? Je serais bien curieux de savoir s’il y a quelque fondement à ce que j’ai lu depuis quelque temps dans les gazettes, que sa cour n’avait pas approuvé son voyage. Adieu, mon cher et illustre ami je vous embrasse de tout mon cœur et je vous demande la continuation de votre amitié, comme du bien dont je suis le plus jaloux.


130.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 15 décembre 1774.

Mon cher et illustre ami, je vous ai déjà dit et je vous répète que vous ne devez point craindre de m’écrire directement et par la poste. Les frais de port sont très-peu de chose, et, fussent-ils plus considérables, je les ferais avec le plus grand plaisir pour avoir plus souvent des nouvelles de votre santé et de vos travaux.

Nous avons fait hier, M. de Condorcet et moi, le Rapport de votre Mémoire à l’Académie, et nous en avons dit ce que nous pensons, c’est-à-dire que ce Mémoire est excellent, comme tout ce que vous faites. Je suis enchanté du contraste de votre modestie avec la bonne opinion que d’autres géomètres ont d’eux-mêmes, quoiqu’assurément ils n’y aient pas le même droit. Vous prouvez bien ce que vous me disiez il y a quelque temps, que les prétentions sont en raison inverse du mérite. L’homme dont vous me parlez[1] est bien dans ce cas ; toutes ses assertions sur le mouvement de l’apogée de la Lune sont aussi étranges

  1. Le P. Frisi.