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deux Mémoires de moi ; mais ils roulent sur des matières qui ne vous intéresseront peut-être pas. Il y a si longtemps que je les y ai envoyés, que je n’en ai presque plus d’idée ; quoi qu’il en soit, je vous demande votre indulgence si vous les jugez dignes de votre attention. Je n’ai pas encore reçu ce Volume et j’ignore s’il y est question de l’établissement de la Société ; il y a un siècle que je n’ai entendu parler de cette affaire ; je la crois presque totalement manquée. Adieu, mon cher et illustre ami je vous embrasse de tout mon cœur et je me recommande à votre amitié ; ma santé est bonne, ayez soin de la vôtre.


144.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 16 août 1776.

Je vous dois depuis longtemps une réponse, mon cher et illustre ami ; je ne vous dirai pourtant qu’un mot, car je ne suis pas en état de pouvoir vous parler longtemps. La perte que j’ai faite[1] a anéanti toutes les facultés de mon âme et ne me laisse la force de m’occuper de rien : Je suis bien persuadé de la part que vous y avez prise, et j’y réponds en faisant des vœux pour que vous ne perdiez point ce que vous aimez.

Je vous remercie mille fois de la peine que vous avez prise de transcrire mes objections sur les ressorts et d’y ajouter vos réponses mais je ne puis que vous remercier encore de ce trait de bonté si digne de vous, et je ne sais que vous dire ni sur les objections ni sur les réponses, dont il m’a été jusqu’ici impossible de m’occuper.

Le Roi m’a fait l’honneur de m’écrire une Lettre si pleine de bonté[2],

  1. Celle de Mlle Lespinasse, morte, comme nous l’avons dit plus haut, le 23 mai.
  2. Voir sa Lettre du 9 juillet 1776 (Œuvres, t. XXV p. 45).