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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

celui qui y a peut-être plus contribué que personne. Lorsque je lui en donnai la nouvelle, il me parut très-sensible à cette distinction il est à peu près dans l’état où l’on a dit que Newton était sur la fin de ses jours : il ne lui reste que la réminiscence de ce qu’il a été. Nous sommes aussi menacés de perdre M. Sulzer et M. Lambert. La perte de ce dernier surtout m’affligerait beaucoup, parce que c’est un homme d’un mérite supérieur et très-estimable par son caractère ; le Roi lui a donné, il y a un an, 400 écus d’augmentation, moyennant quoi il est maintenant assez bien.

Je suis très-flatté de ce que vous paraissez avoir goûté mon Mémoire sur les intégrales particulières. Je n’ai pas rapporté ce que vous aviez dit dans votre Mémoire de 1748 sur les équations de la forme parce que cela ne me paraissait pas avoir un rapport immédiat à la théorie des intégrales particulières du moins, il m’a semblé que vous n’aviez pas touché le point qui dépend de cette théorie, et qui consiste en ce que l’une des intégrales est réellement l’intégrale complète de la proposée, étant la même qu’on trouverait par les procédés ordinaires, en intégrant l’équation sous la forme tandis que l’autre intégrale n’est point et ne saurait être comprise dans celle-là ; d’ailleurs, j’avais remarqué que vous n’aviez point fait mention de ce passage de votre Mémoire de 1748 dans ce que vous aviez donné postérieurement sur les intégrales particulières et que j’ai cité au commencement de mon Ouvrage ; au reste, si vous trouvez que j’ai manqué à l’équité en ne vous citant pas sur ce sujet, je réparerai cette faute le mieux que je pourrai dans un autre Mémoire que je me propose de donner sur la même matière et pour lequel j’ai déjà quelques matériaux.

Adieu, mon cher et illustre ami ; portez-vous bien et aimez-moi. Si vous voyez le marquis Caraccioli, voudriez-vous bien l’assurer de mon respectueux attachement.