Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/348

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cas, mais que je donnerais de bon cœur pour un beau problème de Géométrie. Je crois pourtant que je donnerai un Volume d’Opuscules mathématiques l’année prochaine, mais il contiendra bien peu de chose qui puisse vous intéresser. Je veux vider mon portefeuille, même des ordures qu’il contient, afin de n’y plus penser, car tout travail de tête me fatigue trop à présent.

M. de Condorcet m’a dit vous avoir écrit au sujet du prix qu’il a remporté. Il doit aussi avoir répondu à M. Formey, et je ne sais si M. Formey a envoyé la médaille, dont il doit avoir le reçu, que je lui ai fait tenir par M. de Rougemont, banquier du roi de Prusse à Paris.

Adieu, mon cher et illustre ami ; aimez-moi toujours. Nous voilà tous engagés dans une guerre de terre et de mer[1] qui ne finira peut-être pas sitôt. Dieu veuille que mes craintes soient mal fondées ! On fait ici bien des vœux pour le succès de vos armes, parce qu’on croit que votre cause est juste. Adieu encore une fois ; je vous embrasse aussi tendrement que je vous aime. Mes très humbles respects à l’Académie.

À Monsieur de la Grange, de l’Académie des Sciences de Prusse et associé
de celle de Paris, à Berlin
.
(En note : Répondu le 12 décembre 1778.)

154.

LAGRANGE À D’ALEMBERT.

À Berlin, ce 12 décembre 1778.

Mon cher et illustre ami, comme cette Lettre ne vous parviendra que vers la fin du mois, je la commencerai par vous présenter tous les vœux

  1. La guerre fut déclarée par la France à l’Angleterre le 10 juillet 1778.