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liste des cahiers des Arts et Métiers ? Comme je cède les miens à la bibliothèque de l’Académie, pour le même prix auquel ils se vendent à Paris, je suis obligé d’avoir une pièce ostensible où ces prix soient marqués. Il me semble qu’il a vaqué cette année deux places d’associé étranger à l’Académie l’une a été donnée, si je ne me trompe, à Pringle[1], mais à qui a-t-on donné l’autre ? M. Margraff, qui paraissait moribond il y a trois ans, pourrait bien enterrer encore plusieurs de ses confrères. Il est perclus d’une main et d’un pied ; mais, à cela près, il se porte assez bien, et il nous a fait lire depuis peu un Mémoire.

Comme je sais que vous voyez souvent M. de la Place, oserais-je vous prier de lui faire mes compliments et lui demander s’il a reçu ma Lettre du 13 juin ? J’attends avec empressement la suite de ses recherches sur le flux et reflux, ainsi que les autres qu’il m’a annoncées. Je n’ai rien de particulier à vous mander de ce pays. Comme ce que j’en sais moi-même je ne l’apprends que par les gazettes, vous devez en être aussi instruit que moi. Il y a apparence que toute l’Europe sera en feu l’année prochaine. Heureux ceux qui peuvent n’être que spectateurs de cette tragi-comédie, dont le dénoûment le plus sûr sera d’avoir sacrifié quelques centaines de mille hommes à l’ambition de quelques particuliers.

Adieu, mon cher et illustre ami ; je vous embrasse pour cette année et pour celle qui vient, en vous renouvelant les assurances de tous les sentiments de respect, d’estime et d’amitié que je vous ai voués pour la vie.

À Monsieur d’Alembert, secrétaire de l’Académie française,
des Académies des Sciences de Paris, Londres, Berlin, Pétersbourg, etc.,
au vieux Louvre, à Paris
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  1. John Pringle, médecin, né le 10 avril 1707, à Stichell-Rouse (comté de Roxburgh), mort à Londres le 18 janvier 1782.