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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

155.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 1er janvier 1779.

Mes sentiments pour vous, mon cher et illustre ami, seront les mêmes cette année que les précédentes. Recevez-en, je vous prie, la vive et sincère expression, et celle de tous les vœux que je fais pour votre santé, pour votre gloire, pour votre bonheur et pour le progrès que la Géométrie continuera de faire entre vos mains. Je n’ai fait que vous rendre bien faiblement ce qui vous est dû dans l’article du Mercure dont vous me parlez, et je ne laisserai jamais passer, non pour vous qui n’en avez pas besoin, mais pour moi qui aime à vous rendre justice, aucune occasion d’apprendre aux ignorants même ce qu’ils doivent penser de vos talents, de vos Ouvrages et de votre personne.

Vous n’avez point reçu les Éloges de Fénelon et de La Motte parce que M. de Catt, à qui je les avais envoyés pour vous les faire tenir et pour vous en épargner le port, ainsi qu’à M. Bitaubé, a eu le malheur d’essuyer en Bohême un incendie où ils ont été consumés avec presque tous ses effets. Mais je viens de faire imprimer ces Éloges avec tous les autres que j’ai lus à l’Académie française ; cet Ouvrage sort aujourd’hui de dessous la presse, et je tâcherai de trouver une occasion peu coûteuse pour vous le faire parvenir. Je prendrai sur cela des informations, car je serai fort aise de savoir votre jugement sur ces Éloges. Vous êtes, sans y prétendre, aussi bon juge en Littérature qu’en Géométrie.

Je me propose toujours de mettre incessamment sous presse un nouveau Volume d’Opuscules, mais je doute que vous y trouviez rien de bien intéressant. Ce sont plutôt des esquisses et des vues que des Ouvrages finis ; mais ce qui m’encourage à les donner, c’est l’espérance que d’autres feront mieux sur les mêmes sujets, à commencer par vous.

Je n’ai point encore reçu le Volume de 1775, mais je connais les