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toujours satisfaire (analytiquement parlant) à toutes les conditions du problème ; mais je remets à une autre fois à vous en parler.

Je vous avais annoncé que je croyais pouvoir expliquer l’équation séculaire de la Lune ; j’avais trouvé, en effet, une petite équation assez propre à cela ; mais j’ai reconnu depuis qu’elle ne peut avoir qu’une valeur tout à fait insensible.

Adieu, mon cher et illustre ami ; il ne me reste de papier que pour vous embrasser et me recommander à votre amitié.


166.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 11 mai 1781.

Quelque plaisir que j’aie, mon cher et illustre ami, à recevoir de vos Lettres, je sens très-bien que vous avez beaucoup mieux à faire, et je me console de tout ce que je perds à votre silence par tout ce que la Géométrie doit y gagner. Vous êtes bien bon de vous être occupé quelques moments de mes dernières rapsodies elles n’en valaient pas la peine, et je serais bien content si elles vous avaient seulement donné l’idée de vous occuper profondément de tout ce que je n’ai fait qu’effleurer. Ce que vous me mandez sur les fluides m’a paru très-intéressant et me donne grande envie de connaître toute la suite de vos belles recherches sur cet important sujet.

Souvenez-vous toujours que je n’ai point encore le Volume de 1778 ; il est vrai que je l’attends avec moins d’impatience depuis que vous avez bien voulu me faire part de ce qu’il contient de votre façon. Quoique je sois presque absolument hors d’état de m’appliquer à la Géométrie, je conserve le peu de forces qui me restent pour vous lire encore et pour vous entendre, s’il est possible à ma pauvre tête, que la moindre con-