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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

mouvement d’un fluide qui se meut dans un canal horizontal et rectangulaire, en supposant que le fluide soit parvenu à un état permanent et qu’on connaisse le mouvement qu’il a dans une section quelconque du canal, mouvement qui peut être quelconque comme la figure initiale d’une corde vibrante. Il est vrai que, lorsque la fonction est donnée soit algébriquement, soit transcendantement, on peut toujours faire disparaître l’imaginaire des expressions proposées ; mais la difficulté est de trouver la valeur de es expressions lorsque la fonction dont il s’agit n’est donnée que par une courbe dont on ne connaît point l’équation.

Permettez-moi de vous rappeler les engagements que vous avez pris à l’égard de notre Volume ; vous avez encore pour cela tout le reste de cette année-ci de temps. En attendant, je vous prie de me donner de vos nouvelles et de celles de vos travaux ; je vous parlerai des miens une autre fois.

J’ai l’honneur de vous embrasser en vous demandant la continuation de votre précieuse amitié.


19.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 28 septembre 1765.

Je vois par votre Lettre, mon cher et illustre ami, que vous avez ignoré la maladie dangereuse qui m’a mis aux portes du tombeau. C’était une inflammation d’entrailles, qui m’était comme annoncée depuis longtemps par le dérangement de mon estomac. Je suis guéri ou plutôt convalescent, mais il me reste encore de l’insomnie et beaucoup de faiblesse ; toute application m’est interdite. Cependant, comme j’ai encore près de trois mois devant moi, j’espère vous tenir la parole que je vous ai donnée et vous envoyer un Mémoire en forme de Lettre