Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/52

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dans le mois de décembre prochain au plus tard. J’ai vu la mort avec beaucoup de tranquillité, et je suis tout fait, à présent, à la recevoir quand elle voudra. Ce qui me pique, c’est l’impertinence qu’on a eue dans quelques gazettes étrangères de dire que le refus de la pension m’a donné cette maladie. Il est vrai que j’ai été offensé de ce refus, mais non jusqu’à en être malade ni même fort affligé. Le public et mes confrères m’ont d’ailleurs assez vengé, et cela suffisait pour ma consolation. L’Académie a fait une seconde démarche en ma faveur auprès du ministre qui, depuis plus d’un mois, ne lui a fait aucune réponse ; mais c’est encore faussement qu’on a dit dans les gazettes que j’avais enfin cette pension ; elle viendra quand elle voudra et je n’y pense plus.

Votre manière de dégager l’imaginaire de l’équation

me paraît très-curieuse j’entrevois différents moyens de parvenir à cette formule ou à quelque autre équivalente. Mais je ne me permets pas même d’y penser ; je ne veux pas m’occuper de Géométrie avant trois mois, si ce n’est pour chercher dans mes paperasses de quoi composer la Lettre que je vous ai promise. Cette raison ne m’a permis encore que de jeter légèrement les yeux sur votre pièce au sujet des satellites ; je ne suis pas aussi difficile que vous et je suis très-content du peu que j’en connais. Vous verrez dans ma théorie de la Lune (p. 35 et suiv., 178 et suiv., 242 et suiv.) que j’ai aussi prévu les cas qui doivent donner faussement des arcs de cercle et pujs j’ai donné un moyen simple d’y remédier ; ce que j’ai dit à cette occasion pour l’équation du centre s’applique aisément à l’inclinaison quand la même difficulté aura lieu.

M. Dutens, qui m’a apporté votre Lettre, n’a fait qu’une apparition à Paris. Je l’ai vu et j’ai été charmé de le connaître. Il reviendra cet hiver et je compte bien le cultiver davantage, et comme votre ami et comme un homme de mérite.