Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Adieu, mon cher et illustre ami, je vous embrasse de tout mon cœur ; conservez-vous longtemps, pour vous, pour moi et pour la Géométrie. Je viens d’écrire à Berlin pour ce que vous savez[1], et j’attends la réponse. La personne à laquelle vous-vous intéressez ne sera point compromise, en cas de refus, car je ne l’ai engagée à rien. J’ai seulement demandé la permission de lui écrire, mais je crois avoir inspiré une grande envie de l’avoir.


26.

LAGRANGE À D’ALEMBERT.

À Turin, ce 5 avril 1766.

Mon cher et illustre ami, j’ai reçu votre Lettre du 25 mars et j’ai écrit en conséquence à M. de Fouchy qu’il me déclarât auteur de la pièce Multum adhuc restat operis à l’assemblée publique de l’Académie, ce que j’espère qu’il aura fait. Les éloges dont vous l’honorez sont le prix le plus flatteur de mon Ouvrage ; ils entretiendront mon émulation, et ils l’augmenteront même, s’il est possible. Le roi et les ministres ont paru prendre part à la nouvelle marque d’honneur que je viens de recevoir des étrangers. On a réitéré les promesses qu’on m’avait faites à mon retour de Paris, et on en est demeuré là comme de coutume.

On ne saurait être plus sensible que je le suis à toutes les preuves d’estime et d’amitié que vous me donnez ; je ne doute pas que le succès de l’affaire en question ne réponde à l’intérêt que vous y prenez ; mais, quel qu’il soit, ma reconnaissance sera toujours la même.

  1. Il s’agissait, comme on le voit par la Lettre précédente, de faire obtenir à Lagrange la place que laissait vacante à l’Académie de Berlin le départ d’Euler pour Saint-Pétersbourg, où il avait séjourné de 1733 à 1741 et où il retournait, rappelé par Catherine II. La Lettre de d’Alembert à Frédéric II ne figure pas dans la correspondance de ce prince.