Page:Joseph Louis de Lagrange - Œuvres, Tome 13.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il faudra que celui à qui vous donnerez cette commission donne à M. de Buffon son reçu lorsqu’il aura touché la somme. Vous pouvez vous adresser pour cela à quelqu’un de chez votre ambassadeur à la cour de France ou à quelque banquier de Turin, qui enverra la commission signée de vous à son correspondant. Il est presque impossible que vous ne trouviez pas à Turin quelqu’un qui se charge de vous faire venir une lettre de change sans frais ni remise. Si tout cela vous embarrasse trop et vous paraît trop difficile, adressez-moi la commission, et je tâcherai de vous faire parvenir cet argent aux moindres frais possibles.

Je désirerais beaucoup que vous vous occupassiez de la question proposée pour 1768 et que vous examinassiez surtout l’équation qui a pour argument qui a été entre Clairaut et moi un sujet de dispute où je crois que Clairaut avait tort. Il me semble que, sans vous engager dans des calculs arithmétiques effroyables, vous pouvez ajouter beaucoup à ce qui a déjà été fait sur cette matière. Je travaillerai moi-même de mon côté, pendant cette année et la prochaine, à mettre en ordre et perfectionner, autant que ma santé me le permettra, ce que j’ai déjà barbouillé dans mes papiers sur ce sujet. Peut-être de nos travaux communs résultera-t-il quelque degré de perfection nouveau à la théorie de la Lune.

J’attends avec grande impatience votre nouveau Volume, qui, sans doute, sera bientôt fini d’imprimer, s’il ne l’est déjà. J’espère y trouver beaucoup à profiter. Je n’ai jamais eu tant envie de travailler, et, si ma santé me le permettait, il me semble que je pourrais encore quelque chose ; mais je suis si fort obligé de me ménager, que je me regarde comme une espèce de géomètre vétéran qui a rempli à peu près sa course.

J’ai écrit au roi de Prusse une Lettre où je lui parle en détail de la personne que vous savez, et d’une manière dont je crois que cette personne serait contente[1]. On fait tout ce qu’on peut pour retenir

  1. Comme nous l’avons dit plus haut, p. 58, cette Lettre ne figure point dans la correspondance de Frédéric II et de d’Alembert.