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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

grand roi, digne de toute ma reconnaissance. Je vous embrasse de tout mon cœur.

P.-S. — Vous mettrez la Lettre pour le roi de Prusse et celle pour M. de Catt dans un même paquet à l’adresse de M. de Catt, à Potsdam en Brandebourg. Ne perdez point de temps pour écrire ces Lettres dès que vous aurez reçu votre permission.

J’oublie de vous dire que M. Euler part pour Pétersbourg ; c’est le roi lui-même qui me le mande ; ainsi vous ne devez avoir aucun scrupule. Vous n’allez sur les brisées de personne et ne serez sur le chemin de qui que ce soit.


33.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 23 mai 1766.

Mon très-cher et très-illustre ami, j’ai répondu il y a déjà quelques jours à la petite Lettre que vous m’avez écrite, et dans laquelle vous m’annoncez que vous n’attendez que votre congé. Depuis ce temps, j’en ai reçu presque coup sur coup deux autres auxquelles je vais répondre. J’ai annoncé au roi de Prusse, et je vais lui annoncer de nouveau la disposition où vous êtes d’accepter les offres également honorables et avantageuses qu’il vous fait[1] : je ne doute point que ce

  1. D’Alembert écrivit en effet à Frédéric II, en date du 26 mai, une nouvelle Lettre dont nous extrayons le passage suivant « Toutes les Lettres que je reçois de M. de la Grange m’assurent de la forme résolution où il est de profiter des offres également honorables et avantageuses que Votre Majesté veut bien lui faire. S’il n’est pas encore parti de Turin pour se rendre auprès de Votre Majesté, ce n’est ni sa faute ni la mienne c’est celle des ministres du roi de Sardaigne, qui, n’osant pas lui refuser absolument son congé, cherchent à le différer, dans l’espérance qu’il changera d’avis mais il me mande que son parti est pris et inébranlable. Je ne doute point que, si Votre Majesté juge à propos de faire demander au