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DE LAGRANGE AVEC D’ALEMBERT

croyez qu’il n’y a personne qui vous aime plus sincèrement ni par plus de raisons que moi. Je vous embrasse de tout mon cœur.

P.-S. Je compte, à moins de quelque inconvénient que je ne prévois point, que je pourrai partir dans un mois ou un mois et demi au plus tard ; cependant, si l’on me pressait, je tâcherais de hâter mon départ autant qu’il me serait possible.


36.

D’ALEMBERT À LAGRANGE.

À Paris, ce 16 juillet 1766.

Mon cher et illustre ami, je suis ravi d’apprendre que vous ayez enfin obtenu ce congé tant désiré. J’en attendais la nouvelle d’un jour à l’autre, et c’est pour cette raison que je n’avais point répondu à votre avant-dernière Lettre. Je vois que j’avais bien fait d’engager le roi de Prusse à vous faire demander au roi de Sardaigne et que cela a fort bien réussi. Vous avez bien fait d’écrire à M. de Catt. Il me mande que, dès qu’il aura la nouvelle de votre dernière résolution, il arrangera tout pour votre voyage. J’espère que le roi de Prusse vous permettra de passer par Paris[1], et que j’aurai le plaisir de vous embrasser et de me féliciter avec vous d’avoir enfin rendu heureux un homme d’un mérite supérieur. On me mande de Berlin que l’Académie vous désire et vous attend avec impatience ; il est sûr que vous seul pouviez remplir le vide que M. Euler y laisse. Ne perdez pas de temps pour partir dès que vous aurez les derniers ordres du roi de Prusse. Comme je compte vous voir, je remets à notre entrevue a vous

  1. D’Alembert le lui avait demandé comme une grâce dans un post-scriptum de la Lettre déjà citée du 26 mai.